Formée en médecine de l’adolescent à l’Université de Lausanne, le Dr Françoise Dominé s’est vue confier en mai 2021 par le Groupe santé CHC le développement d’un centre de santé de l’adolescent (CSA) à la Clinique CHC MontLégia à Liège. En ce 28 mars, ce projet aboutit.
Ce modèle de centre intégré de santé de l’adolescent répond aux recommandations de l’OMS et n’est pas neuf. La médecine de l’adolescent est née dans les années ’60, au départ dans les pays anglo-saxons. Puis, d’autres centres se sont développés notamment à Montréal et à Lausanne, où est allée se former le Dr Dominé, responsable du CSA.
«Je suis rentrée de Suisse avec la volonté de développer une structure similaire en Belgique car je trouvais dommage qu’on en soit toujours à soigner les adolescents en pédiatrie, dans un milieu parfois fort infantilisé, ou en médecine adulte où l’on attend de l’adolescent qu’il soit déjà autonome, ce qui est justement tout le challenge de l’adolescent », relate Françoise Dominé.
Grâce à un financement du gouvernement fédéral, le Dr Dominé a pu élargir l’équipe restreinte avec laquelle elle travaillait et développer un centre interdisciplinaire de santé médical et psychosocial.
Faire le lien entre le somatique et le psychologique
« Dans ce centre, nous accueillons des adolescents qui ont des maladies chroniques, des troubles alimentaires, des troubles fonctionnels, qui ont des répercussions psychologiques, sociales, familiales, scolaires, parfois majeures, mais qui viennent au début avec des problèmes de santé somatique qui ne sont pas étiquetés psychologiques », rapporte la responsable du CSA.
« Notre travail consiste donc à aider les ados et leur famille à faire le lien entre le somatique - qui est souvent la première porte d’entrée d’une consultation chez les ados - et la santé mentale, en sachant que la plupart des ados qui viennent frapper à notre porte sont déjà loin dans le processus.»
La transition entre la pédiatrie et la médecine adulte
« Le CSA est aussi là pour répondre à la demande de nos confrères d’avoir une transition entre la pédiatrie et la médecine adulte », ajoute Françoise Dominé. « Cette demande peut émaner tant de MG que de pédiatres qui sont face à des adolescents avec des difficultés psychosomatiques ou des maladies chroniques », relève la pédiatre.
En outre, un groupe de travail a été créé pour favoriser la transition des soins pédiatriques vers les soins adultes pour les maladies chroniques. « Il existe déjà des programmes de soins bien rôdés dans certaines disciplines (gastro-entérologie, cardiologie, …), mais il reste des disciplines où nous avons encore du travail », commente la responsable du centre.