Environ une clinique spécialisée sur quatre en Flandre traite un nombre insuffisant de patientes atteintes du cancer du sein, selon le dernier rapport annuel de l’Institut flamand pour la qualité des soins (VIKZ). Cela pourrait avoir un impact sur les chances de survie.
Le cancer du sein est le plus fréquent en Europe. En 2020, il représentait 13 % de l’ensemble des nouveaux diagnostics de cancer, et même 29 % chez les femmes. En Belgique, une femme sur sept développera un cancer du sein au cours de sa vie, soit plus de 10 000 diagnostics chaque année.
Afin d’améliorer les taux de survie, la spécialisation accrue est encouragée depuis un certain temps. Une étude précédente du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a en effet montré que les chances de survie sont en moyenne plus élevées dans les hôpitaux qui traitent un nombre élevé de patientes chaque année.
Une clinique du sein coordonnatrice reconnue doit traiter en moyenne 125 nouveaux cas par an. Sur la période 2019-2021, six des 29 cliniques reconnues en Flandre n’atteignaient pas ce seuil. Cinq des dix centres satellites actuellement reconnus ne remplissaient pas non plus la norme requise de 60 nouveaux diagnostics annuels.
De grandes disparités existent entre les centres : le nombre le plus élevé de nouveaux diagnostics par hôpital était de 719 par an, tandis que le plus bas n’en comptait que 16.
Environ 578 patientes atteintes d’un cancer du sein (7,6 %) étaient traitées chaque année dans un hôpital à faible volume, c’est-à-dire avec moins de 60 nouveaux diagnostics par an. En outre, environ 524 patientes étaient soignées chaque année dans un hôpital sans clinique du sein reconnue.
Depuis août dernier, le gouvernement fédéral a décidé de ne rembourser une intervention chirurgicale pour le cancer du sein que si elle est réalisée dans une clinique du sein reconnue. Mais selon le VIKZ, cela ne constitue qu’une solution partielle. L’institut plaide pour un suivi strict des conditions d’agrément et prévoit cette année une mise à jour des indicateurs relatifs au cancer du sein.
Le rapport annuel sur la qualité des soins en Flandre révèle également une amélioration des taux de survie après traitement du cancer du poumon et du cancer du rectum. Des différences subsistent entre les hôpitaux, mais elles restent limitées, selon le VIKZ. L’institut recommande toutefois de mesurer systématiquement et uniformément l’expérience des patients via des indicateurs dits PROMs.
Les soins aux patients victimes d’un AVC restent fortement perfectibles en Flandre, comme déjà mentionné dans le précédent rapport. Environ la moitié des hôpitaux atteignent l’objectif fixé en matière de traitement (15 % de thrombolyse). Moins d’un tiers respecte la norme sur la rapidité du traitement (délai « porte-aiguille » inférieur à 30 minutes). Le risque de mortalité après un AVC varie fortement entre les établissements, allant de 6 % à 24 % dans les 30 jours suivant l’accident vasculaire. Le VIKZ préconise l’intégration structurelle de ces indicateurs dans l’attribution des centres spécialisés en AVC. Chaque année, quelque 13 000 personnes en Flandre sont victimes d’un AVC, et une prise en charge rapide et adéquate est essentielle pour limiter les séquelles.
Concernant l’hygiène des mains, des écarts plus marqués entre les hôpitaux sont réapparus après la pandémie de Covid-19. Le nombre d’hôpitaux en Flandre atteignant la norme a augmenté en 2023 pour atteindre 28, contre 23 en 2018. Toutefois, une trentaine d’établissements affichent des résultats nettement inférieurs aux standards requis.
En matière d’escarres, la moitié des hôpitaux flamands atteignent la norme pour l’évaluation du risque. Ici aussi, le VIKZ constate d’importantes disparités entre les établissements. Il reste donc une marge d’amélioration significative, souligne le rapport annuel.
Les soins palliatifs sont généralement jugés de bonne qualité, les proches attribuant des scores légèrement supérieurs à ceux des soignants. Il est toutefois frappant de constater que ces derniers évaluent relativement bas le niveau de confort des patients dans la dernière semaine de vie, notamment en ce qui concerne la douleur, l’anxiété et la dyspnée.
Les soins pédiatriques obtiennent également de bonnes à très bonnes évaluations de la part des parents. Toutefois, certaines dégradations sont notées ces dernières années, notamment en ce qui concerne l’application correcte de l’hygiène des mains et l’identification des patients. L’information sur les droits des patients pourrait également être améliorée, note le rapport.
Enfin, les sites web des hôpitaux flamands ont affiché des progrès notables lors de la dernière évaluation. De nombreux établissements ont adapté leurs plateformes en fonction des recommandations des associations de patients comme la Vlaams Patiëntenplatform, constate le VIKZ.
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