L'avis du Conseil d'État sur l'avant-projet de loi relatif à la vaccination obligatoire contre le Covid-19 des professionnels de soins de santé "n'est pas si favorable que cela" et "ne règle rien", a réagi vendredi le front commun syndical (CNE, CSC, FGTB, Setca, CGSLB et SLFP) dans un communiqué.
Les syndicats, qui dénoncent les sanctions prévues dans l'avant-projet de loi à l'encontre des soignants qui ne voudraient pas se plier à l'obligation vaccinale, estiment que l'avis du Conseil d'État, rendu fin décembre, leur donne "raison en partie".
Si cet avis reconnaît la légitimité et la proportionnalité d'une vaccination obligatoire des professionnels de la santé, il pointe notamment le fait que l'avant-projet de loi risque d'engendrer des discriminations, notamment entre catégories travailleurs, soulignent les syndicats. Et sur la forme, le Conseil d'État pointe le fait qu'un avis du Conseil national du travail, c'est-à-dire des partenaires sociaux, est nécessaire.
Les syndicats constatent également que, "tant l'avant-projet de loi, que des divers avis (experts et organes consultatifs) sur base desquels le Conseil d'État reconnaît la légitimité du projet de loi, datent de plusieurs mois et que la situation sanitaire et l'avis des experts sur la vaccination ont fortement évolués ces derniers jours avec l'apparition du variant Omicron". Ainsi, la vaccination semble être toujours efficace en ce qui concerne la gravité des symptômes mais elle "semble l'être beaucoup moins en ce qui concerne la contagiosité auprès même des citoyens vaccinés", argumentent les syndicats chrétiens, socialistes et libéraux.
"A l'aube du début de la vague de contamination liée à ce dernier variant Omicron et vu l'absence de nombreux membres du personnel pour raison médicale, dans un contexte de pénurie criante du personnel soignant, nous estimons qu'il est impératif que les décideurs politiques ne s'obstinent pas à mettre en œuvre une mesure pour des raisons purement idéologiques. Mais qu'ils prennent bien la voie de la sagesse et du pragmatisme pour permettre à tous de lutter correctement et dignement contre cette interminable crise sanitaire", concluent les syndicats.
Le texte du gouvernement doit encore être envoyé à la Chambre en vue d'un vote sans doute dans les prochaines semaines.