Lors de la dernière séance de la Commission de la Santé et de l'Égalité des chances à la Chambre , Katleen Bury (VB) a interrogé le ministre Frank Vandenbroucke sur les retards de paiement de l’État envers les hôpitaux, cumulant 1 milliard d’euros. Pourquoi l'État n'est-il pas en mesure de respecter les délais de paiement depuis des années ?
Santhea, la fédération patronale des institutions de soins de santé wallonnes et bruxelloises, a récemment adressé une mise en demeure à l'État belge en raison de retards dans les paiements. La dette cumulée de l'État envers le secteur hospitalier s'élève désormais à environ 1 milliard d'euros, auxquels s'ajoutent des frais judiciaires importants. Cette information a été soulevée mardi par la députée Katleen Bury (VB) lors de la Commission de la Santé et de l'Égalité des chances à la Chambre.
Dans sa question adressée à Frank Vandenbroucke, vice-premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, la députée a exprimé ses préoccupations concernant l'impact de ces retards sur la qualité et l'accessibilité des soins hospitaliers. Elle a également interrogé le ministre sur les mesures prises pour prévenir de nouvelles mises en demeure, sur l'influence éventuelle des disparités régionales dans la répartition des budgets et pourquoi l'État n'est-il pas en mesure de respecter les délais de paiement depuis des années ?
Pas d’impact sur la qualité des soins, selon le ministre
En réponse, le ministre Vandenbroucke a affirmé que les retards de paiement concernent principalement des correctifs appliqués à des montants antérieurs, et non le financement quotidien des hôpitaux. « Ces retards n’ont donc pas d’impact direct sur la qualité des soins », a-t-il déclaré. Le ministre a néanmoins reconnu que la situation résulte d’une accumulation de mesures prises depuis 2006, sans ajustement du cadre administratif. Il a ajouté que des efforts sont en cours pour optimiser les processus et réduire les délais de traitement des dossiers.
Le ministre a également précisé qu'il n'existe pas de différence de traitement entre les dossiers néerlandophones et francophones. Toutefois, le traitement des dossiers néerlandophones est plus lent en raison du non-remplacement d'agents absents.
Des risques d’effet domino
Katleen Bury a réagi en estimant que l’ampleur des montants en jeu pourrait entraîner des conséquences significatives pour les hôpitaux et leur personnel. « Après Santhea, d'autres hôpitaux pourraient également entamer des procédures similaires, ce qui engendrerait des coûts considérables. Vos services doivent éviter un effet domino », a-t-elle averti.
Lire aussi: Santhea met l’État belge en demeure pour un milliard d’euros de rattrapages budgétaires
Derniers commentaires
Francois Planchon
10 janvier 2025Si les hôpitaux exigent systématiquement l'application des intérêts de retard, cela peut devenir un excellent placement car les crédits de caisse sur des créances certaines bénéficient d'un taux d'intérêt faible... Quand l'Etat en aura marre de payer des intérêts de retard, cela le motivera à mieux travailler...
En cas de procédure, ce sont les intérêts judiciaires qui jouent, encore plus favorables...