Dans la note de redesign des 8 administrations de santé, qui a été examinée le lundi 11 juillet par le Conseil général et le Comité de l'assurance de l'Inami lors d'une séance conjointe, il est indiqué noir sur blanc que le KCE, le SCIENSANO - institut en cours de constitution qui regroupe l'ISP et le CERVA - et le Conseil supérieur de la santé vont fusionner. Une intégration pour maximaliser l'efficience et réduire les coûts. Le risque est grand de perdre l'ADN de ces structures qui sont (parfois difficilement) parvenues à imposer au fil des années leur identité.
La note de redesign des administrations sous la responsabilité de Maggie De Block prévoit la création d’un Health Research System (HRS) coordonné et structuré et la création d’un Institut d’expertise en matière de santé et de soins de santé. Elle s’appuie, entre autres, sur un rapport d’audit de la Cour des comptes qui «recommande un pilotage plus strict du HRS, sur la base d’une concertation intensive entre tous les acteurs et avec la ministre compétent pour la santé publique comme régisseur. Il conseille également que le système de financement permette de calculer de manière plus claire les coûts pour la recherche scientifique au niveau des soins de santé.» Cette approche rejoint la volonté de Maggie De Block et du gouvernement Michel de renforcer la politique de santé en la basant sur des éléments de preuve scientifiques.
1 institut unique
Les promoteurs du redesign estiment qu’il faudra à l’avenir un seul institut d’expertise en matière de politique de santé. «Le déploiement systématique d’une politique efficace en matière d’expertise et d’un système de recherche correct en matière de santé n’est possible qu’en rassemblant tous les acteurs fédéraux sur ce plan au sein d’un seul institut d’expertise», peut-on lire dans la note dont Le Spécialiste a pu prendre connaissance. «Cet institut doit être chargé de la recherche en matière de (soins de)santé, à court, moyen et long terme. Concrètement, cela signifie que le KCE, l’institut en cours de constitution SCIENSANO (regroupant l’Institut scientifique de santé publique et le Centre d’étude et de recherches vétérinaires et agrochimiques (Cerva)), et le Conseil supérieur de la santé (CSS) fusionneront en 1 seul institut.» En plus, on apprend aussi qu’une étude vérifie actuellement comment les tâches d’acquisition d’expertise réalisées pour l’instant au SPF SPSCAE, à l’Inami et à l’Agence fédérale des médicaments et produits de santé (AFMPS) peuvent être alignées et/ou intégrées dans le nouvel institut. Les auteurs de la note insistent sur la nécessité de tenir compte des «propres forces comparatives que les institutions ont construites au niveau de certaines compétences ou activités», par exemple, la base scientifique chez le KCE. Cet ADN ne risque-t-il pas d’être sacrifié sur l’autel pragmatique du «redesign»?