Il s‘est fait un peu attendre, mais le «plan infrastructures» des hôpitaux wallons, préparé par le ministre wallon de la Santé, Maxime Prévot, a été adopté ce jeudi 23 juin par le gouvernement wallon. Les tensions internes au gouvernement, notamment des régionalistes wallons, n’auront pas eu raison de l’avenir de la santé des Wallons.
Pour les plus anciens, il y avait comme un parfum de CRAC au cours de ces dernières semaines dans les couloirs du gouvernement wallon. Maxime Prévot, ministre wallon de la Santé, devait franchir les derniers écueils : tantôt régionaliste, tantôt laïc, tantôt locaux...Les terres étaient in-hospitalières pour l’homme de Namur. Il a pourtant ce jeudi dévoiler son Plan de financement des infrastructures hospitalières. Est-ce une réussite ? L’avenir nous le dira en fonction de la rapidité à libérer ces moyens dont les hôpitaux ont un urgent besoin...en toute transparence.
L’objectif avoué du plan : «Offrir aux citoyens des pôles d’excellence en soins médicaux avec des équipements de pointe, adéquatement répartis sur le territoire, dans une optique de qualité-proximité-accessibilité » ! Espérons vraiment que les «guéguerres locales et confessionnelles» ne feront pas dérailler le plan du ministre au premier aiguillage.
418 millions € d'investissement par an
Mais que vont-ils recevoir ? La dotation fédérale étant appelée à diminuer d'année en année, la Wallonie amplifiera, au travers du nouveau mécanisme, le financement des infrastructures hospitalières : 14,5 millions € par an pour l’entretien, 14,5 millions € par an pour le remplacement, 277 millions € par an pour la construction et 112 millions € par an pour le matériel et les équipements.
Soit 418 millions € d'investissement par an, qui deviendront au fil des années, compte tenu d'une réduction progressive (souhaitée) du nombre de lits de 25%, 313,5 millions € par an!
Selon le gouvernement wallon, «le nouveau mécanisme garantit la liberté de choix des organes de gestion des hôpitaux, tout en encourageant les collaborations entre institutions hospitalières, via un financement «responsable». Les hôpitaux auront en effet demain la capacité de réaliser des projets en communs.»
Par exemple : plusieurs hôpitaux pourraient choisir de construire une cuisine commune, une pharmacie commune ou déployer en commun certains appareillages médicaux lourds.
Vu que les finances de la région sont au plus bas, le gouvernement wallon a tenu à ce que «le nouveau système vise aussi à responsabiliser les hôpitaux, qui supporteront le risque de l’investissement, et qui seront amenés à ajuster au mieux leurs futurs projets de construction à leurs capacités d’accueil des patients (la facturation sera en effet liée au taux d’occupation de l’hôpital par les patients).»
Le mécanisme permettra donc aux hôpitaux de connaître à priori le maximum facturable, alors que l’ancien système reposant sur des avances et sur des recalculs a posteriori ne permettait pas aux hôpitaux de connaître leur prix définitif (et donc l’intervention définitive des autorités) avant 5 à 7 ans, avec parfois de mauvaises surprises à la clé. La nouvelle formule vise à simplifier le système de financement, et à responsabiliser les acteurs. Le principe repose sur la facturation d'un prix maximal d'hébergement à la journée. Reste à voir l’application sur le terrain.
Enfin, le Gouvernement maintient le subventionnement direct de l'intervention forfaitaire dans les 3 appareillages des services médico-techniques lourds : «la Résonance magnétique nucléaire, le pet-scan et la radiothérapie ainsi que, de façon transitoire, l'intervention forfaitaire pour le renouvellement du matériel médical et non médical liquidé dans le BMF pour couvrir le renouvellement du matériel médical et non médical après premier amortissement. »