Afin de stimuler l’utilisation de médicaments biosimilaires, un projet pilote pour la prescription de 2 biosimilaires spécifiques : l’adalimumab et l’etanercept, est en cours depuis janvier 2019. Les médecins prescripteurs peuvent recevoir un incitant financier supplémentaire s’ils ont atteint un objectif modéré pour les deux médicaments d’ici la fin de 2019 – à savoir 5%, 10% ou 20% de leurs préscriptions totales sur une année complète - pour ces deux médicaments combinés. L’incitation est due au fait que l’utilisation des médicaments biosimilaires en Belgique est encore extrêmement faible, ce qui a comme conséquence que l’assurance maladie belge ne pourra bénéficier d’économies importantes. C’est la raison pour laquelle l’INAMI a établi ce projet pilote , qui a été approuvé par la Commission nationale médico-mutualiste en décembre 2018. C’est dans ce même sens qu’en juin, les principales sociétés pharmaceutiques biosimilaires, ont publié une lettre ouverte à madame la ministre De Block afin de ne pas affaiblir l’attention nécessaire pour les médicaments biosimilaires sur le marché belge.
« Les résultats intermédiaires du projet pilote montrent qu’on va dans la bonne direction, mais l’utilisation de médicaments biosimilaires en Belgique reste encore trop basse », déclare Pieter Boudrez, directeur public affairs chez Medaxes. Actuellement, l’adalimumab, qui est sur le marché depuis novembre 2018, atteint un taux de pénétration de 7.1%. En Allemagne, par contre, cette même molécule détenait déjà une part de marché de 40% en mai 2019, et la part continue d’y augmenter. Pour l’étanercept, les ventes en Belgique atteignent 16.5%, résultats très modérés pour un biosimilaire présent sur le marché depuis déjà 2016. Il est important de noter que les médecins qui n’ont pas encore atteint leur objectif de prescription, peuvent encore accéder à l’objectif d’utilisation ciblé dans la seconde moitié de l’année.
Pour Pieter Boudrez "Les médecins préscripteurs devraient voir dans l’utilisation de nouveaux médicaments biosimilaires une opportunité d’éventuellement revoir certaines lignes directrices de traitement pour chaque domaine thérapeutique concerné. La mise à jour de ces lignes directrices peut notamment augmenter les options de prescription ou annuler les restrictions qui s’y rattachent. Il faut augmenter les efforts pour que les médicaments biosimilaires soient un succès en Belgique. Un plan integré pour chaque biosimilaire est une nécessité urgente, surtout dans la perspective du prochain accord de gouvernement. »
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