Les petits hôpitaux sur la défensive

Lors de la récente journée d’étude de l’Association belge des hôpitaux (ABH) consacrée à la problématique des lits hospitaliers, il est apparu durant les débats entre les experts que les petits hôpitaux sont sur leur défensive.

En introduisant le débat, le Dr Daniel Désir a demandé si l’hospital bashing est une nouvelle tendance. Une réponse à la présentation faite plus tôt dans la journée par Jean Hermesse (Mutualités chrétiennes). L’avis du secrétaire général  du premier organisme assureur sur la nécessité de supprimer 10.000 lits hospitaliers aigus en Belgique est connue. Un autre de ses chevaux de bataille est son combat contre les suppléments d’honoraires. Il met en garde contre l’insoutenabilité du système actuel si nous ne réagissons pas à temps. «Nous avons de nombreuses structures, mais nous ne trouvons pas réponse aux besoins croissants.»

Tabula rasa?

Lieven Vermeulen (AZ Sint-Augustinus Veurne) propose de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Ne serait-il pas plus simple de travailler uniquement avec des lits justifiés? Cela serait plus réaliste que de construire un tout nouveau système en partant de rien. «Nous pouvons forfaitariser la surveillance durant la journée et introduire un bonus-malus dans le budget basé sur des critères de qualité via les organismes d’accréditation NIAZ et JCI.» En tant que représentant d’un petit hôpital, Lieven Vermeulen met en garde contre les conséquences d’une restructuration drastique du secteur.

Pour Raf De Rycke (Broeders van Liefde), «le secteur demande une réforme totale, orientée sur la prospective et les programmes. Mais nous ne pouvons pas uniquement nous fixer sur la réduction des lits. Nous devons construire des alternatives.» Réagissant aux propos de Jean Hermesse sur le fait que «nous détenons le record mondial de lits hospitaliers après Malte », Raf De Rycke souligne qu’ «il faut aussi tenir compte dans cette comparaison du nombre de lits  du prix par lit, qui est très bas chez nous. Il y a une forte différence au niveau des régions entre les lits résidentiels et les lits pour hospitalisation partielle.» Bart Van Daele estime que dans le cadre de la réforme du paysage hospitalier, il ne faut pas se laisser guider par la loi des grands nombres. «En tant qu’ancien directeur d’un petit hôpital, je sais qu’il a tout de même une attirance vers les hôpitaux plus grands, avec tous les problème de personnel que cela implique.»

Plus tôt dans la journée, Maggie De Block, invitée d’honneur du symposium, s’est également exprimée au sujet des petits hôpitaux. 

De Block: «Les petits acteurs n’ont pas toujours bien compris»

La ministre de la Santé publique constate une «dynamique positive» du secteur hospitalier mais a fait lors du colloque une remarque édifiante. «Les initiatives pour organiser des réseaux sont toujours plus nombreuses. Plusieurs hôpitaux essayent de répondre aux concepts des hôpitaux de base et de référence. Mais cela doit être rationalisé. Nous recevons de nombreuses propositions de petits hôpitaux qui veulent, coûte que coûte, maintenir tous leurs services, même s’ils sont trop petits. Souvent, ils veulent même élargir leur offre avec des spécialités supplémentaires. Ce n’est pas la meilleure manière de garantir la qualité des soins.»

 

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