Plus d’un hôpital général sur trois (32 sur 91) a présenté en 2015 un résultat courant négatif. C’est 7 de plus que l’année précédente. Globalement, la situation financière des hôpitaux belges s’aggrave. L’étude Maha 2016, présentée vendredi aux gestionnaires hospitaliers, révèle une détérioration manifeste du résultat courant. Il retombe sous la barre de 1% du chiffre d’affaires.
Tous les hôpitaux généraux publics et privés ont participé, pour la 8e fois consécutive, à l’étude Maha (model for automatic hospital analyses) réalisée depuis 22 ans par les experts de Belfius.
«Le résultat courant des hôpitaux généraux s’établit à 106 millions euros en 2015, en baisse de 40 millions par rapport à l’exercice précédent (soit près de 30%). En termes relatifs, le résultat courant retombe sous la barre de 1% du chiffre d’affaires (0,8% contre 1,1% en 2014), ce qui confirme la fragilité financière des institutions», commentent les auteurs de l’étude. «Cette fragilité est d’autant plus perceptible si l’on observe qu’une partie de ces résultats provient davantage d’une diminution de provision que d’une réelle augmentation de la marge brute.»
32 institutions sur 91 présentent un résultat courant négatif, soit 7 institutions supplémentaires comparé à 2014.
L’étude Maha révèle que le résultat de l’exercice (résultat exceptionnel compris) s’élève quant à lui à 195 millions (1,4% du chiffre d’affaires) et enregistre une diminution de 16,6%. «Ce résultat a fortement été influencé par le résultat exceptionnel de certaines institutions permettant ainsi à 12 d’entre elles de présenter un résultat final positif alors qu’elles enregistraient un résultat courant négatif.»
Les experts de Belfius soulignent plusieurs tendances remarquables pour 2015 :
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Légère progression (2,7%) du chiffre d’affaires des hôpitaux généraux qui s’élève à 14,0 milliards euros en 2015. Cette progression provient principalement de l’évolution des produits pharmaceutiques (+7,3%) alors que le Budget des moyens financiers (BMF) et les honoraires - soit les 2 principales composantes du chiffre d’affaires - n’enregistrent qu’une croissance très limitée de respectivement 1,6% et 2,2%. Notons que le ralentissement des honoraires médicaux (41,3% du chiffre d’affaires) est moins important que celui du BMF.
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Faible croissance des forfaits (principalement en hospitalisation de jour et conventions INAMI). Ils représentent 4,3% du chiffre d’affaires et renouent avec une faible croissance (+1,8 % contre -1,8% en 2014).
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Augmentation de 4,4% des coûts d’exploitation (hors rémunérations). Ils progressent à un rythme plus élevé que le chiffre d’affaires.
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Progression de la rétribution des médecins (rétrocession d’honoraires) de 2,4%.
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Evolution plus élevée mais maîtrisée (+1,7%) des rémunérations du personnel salarié liée à une augmentation du volume de l’emploi (+1,3%). Comme les coûts salariaux représentent 43,8% du chiffre d’affaires des hôpitaux, les salaires ont un impact déterminant sur les résultats dégagés par le secteur. Rappelons que, comme l’année précédente, les salaires n’ont pas fait l’objet d’une indexation en 2015.