En Belgique, 3.798 incidents liés aux implants ont été recensés entre 2013 et juillet 2018, ressort-il d'une nouvelle enquête 'Implant Files' du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), pilotée en Belgique par Le Soir, Knack et De Tijd.
«Des incidents qui ne sont pas rendus publics par l'Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS) de peur d'effrayer les patients. Ce nombre d'incidents est pourtant largement sous-estimé», indique Le Soir sur son site internet. En Effet, «pour l'instant, on estime qu'on a entre 10 et 20% des incidents qui sont rapportés» , précise Hugues Malonne, l'un des directeurs généraux de l' AFMPS, cité par le quotidien. Ce qui pourrait donc porter à 40.000 le nombre d'incidents liés à des implants en un peu plus de cinq ans.
A travers le monde, 1,7 million de blessés et près de 83.000 morts en lien avec la pose d'un implant ont été enregistrés sur les dix dernières années, toujours selon l'enquête ‘Implant Files’.
Cette dernière a été menée pendant 9 mois par 252 journalistes issus de 59 médias dans 36 pays différents. Pour ce faire, les membres du consortium ont envoyé plus de 1.500 requêtes dans le monde entier pour obtenir des documents auprès des autorités de contrôles du secteur et ce, en s'appuyant sur les lois imposant la publicité des actes administratifs. A l'échelle belge, leurs démarches ont permis l'obtention de 470 documents inédits (audits internes, rapports d'incident, compte-rendus de réunions, rapports d'inspection...).
Cette nouvelle enquête est partie d'une expérience aux Pays-Bas. Une journaliste de la chaîne Avrotros a obtenu une certification pour vendre dans l'ensemble de l'Union européenne... un filet de mandarine en tant qu'implant vaginal. Son dossier truffé de mises en garde alarmantes sur les dangers de son produit a obtenu l'aval de trois organismes de certification.
Le ICIJ a ces dernières années été à l'origine des révélations liées aux LuxLeaks, SwissLeaks ou encore aux Panama et Paradise Papers.