Le Premier ministre Alexander De Croo a justifié vendredi par une accélération de la propagation du coronavirus les sévères mesures décidées par le comité de concertation rassemblant le gouvernement fédéral et les entités fédérées, comme limitation des contacts rapprochés à une personne, la fermeture des cafés et des restaurants pour un mois, l'interdiction de la vente d'alcool après 20h00 et l'instauration du télé-travail comme "norme".
"Nous devons prendre ces mesures car les chiffres sont significativement plus élevés qu'en mars avril", lorsque la première vague de la pandémie a touché la Belgique, a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
"Les chiffres doublent, semaine après semaine. Jour après jour, les chiffres sont supérieurs à ceux de mars avril", a expliqué le chef du gouvernement fédéral.
Selon lui, aujourd'hui près de 2.000 personnes sont hospitalisées en souffrant des symptômes du Covid, 327 se trouvent en soins intensifs et 35 personnes dont décédées. "C'est significativement plus qu'en mars avril, parfois deux fois supérieurs", a souligné M. De Croo (Open Vld).
Il a prévenu que les chiffres vont continuer à augmenter les prochains jours. "Dans les jours qui viennent, les nouvelles seront mauvaises", a-t-il dit.
Le Premier ministre a rappelé qu'un précédent comité de concertation avait déjà adopté des "mesures simples" la semaine dernière, visant à réduire au maximum les contacts rapprochés.
"Nous n'avons qu'une seule mission faire baisser les chiffres", a-t-il dit pour justifier les mesures annoncées vendredi, admettant qu'elles étaient "dures".
Des questions se posent sur la nécessité de fermer en particulier les cafés et les restaurants qui, selon les statistiques, ne sont pas considérés comme des foyers de contamination. "Nous ne sommes plus dans la phase où l'on se demande d'où vient la contamination. On est dans un schéma où l'on veut éviter les contacts qui ne sont pas nécessaires", a souligné le Premier ministre.