Le président de l’Absym demande qu’on anticipe au plus vite la suite de la pandémie en appliquant cette mesure concrète et efficace “Ce n'est pas envisageable pour cet été, mais c'est réalisable sur le terrain pour l'automne prochain (2021). On ne doit pas attendre l’été prochain pour y penser. C’est le bon moment et le coût sera plus faible que celui d’une nouvelle vague. »
Quand finira réellement la pandémie de coronavirus ? L’arrivée de la vaccination à grande échelle sera une réponse, mais elle ne résoudra pas tout. Pour le Dr Philippe Devos, chef adjoint du service des soins intensifs, Président du conseil médical au CHC à Liège et président de l’Absym, il faut prendre d’autres mesures « Marius Gilbert vient de déclarer dans la presse que le retour à la vie normale surviendrait l’été 2022 au mieux. On espère évidemment que la vaccination va permettre de diminuer la pression sur les soins intensifs ou les hôpitaux. »
Pour lui, on ne peut toutefois pas seulement vivre d’espoir « Nous avons vécu trois vagues. La population et le monde économique attendent des solutions concrètes pour que cela n’arrive plus. Ils n’accepteront pas de subir perpétuellement cette pandémie et d’être suspendu au goulot d’étranglement de notre société... à savoir les capacités en soins intensifs. »
Solution concrète
Pour lui, des solutions existent : « Au siècle passé, nous avions une armée de réserve disponible en cas de conflit armé. Nous ne sommes actuellement pas dans une situation de guerre, mais nous avons aujourd’hui un défi : celui de répondre rapidement à une autre vague ou à une nouvelle pandémie. Je propose donc la mis en place d’une armée de soignants de réserve. Nous pouvons mettre en mouvement les associations infirmières de soins intensifs ou les fédérations hospitalières sur ce sujet. »
Comment cela pourrait-il se passer concrètement ?
« Il faut rendre mobilisable des infirmiers qui ne sont plus dans le métier (2/3 des diplômés belges ne pratiquent plus l'art infirmier). Pour cela, il faut une loi pour pouvoir mobiliser les volontaires chez leur employeur actuel, un financement pour dédommager l'employeur afin qu'il y gagne (pour éviter la discrimination à l'embauche) et un rappel annuel de 2-3 semaines comme pour les manœuvres ( 3-5 jours de cours théorique et 10-15 jours de pratique) qui devraient être financées.”
Que feraient ces infirmières/infirmiers ?
“Ces personnes serviraient dans les hôpitaux pour les lits "banalisés". Une fois remplacés par ces infirmiers de rappel, des infirmiers des étages "banalisés" pourraient monter en soins intensifs. Par ailleurs, ces infirmiers upgradable feraient un rappel annuel de 2-3 semaines aux soins intensifs pour un rappel de connaissance. Il conviendrait de financer ces 3 semaines pour que ce personnel soit en surnombre à ce moment-là afin de vraiment apprendre.”
Vous croyez que les infirmières et d’autres soignants qui ont quitté la profession sont prêts à revenir?
“J'en ai parlé à des intensivistes, des directeurs d'hôpitaux et des infirmiers (de terrain, mais aussi les autres) et je n'ai d'objections de personne.”
Quand est-ce que cette armée pourrait être mobilisable?
“Ce n'est pas envisageable pour cet été, mais c'est réalisable sur le terrain pour l'automne prochain (2021). On doit aller vite. On ne doit pas attendre l’été prochain pour y penser. C’est le bon moment et le coût sera plus faible que celui d’une nouvelle vague. »
Que pensent les autorités de votre idée ?
« Je leur ai soumis l’idée. »
Tous les hôpitaux seraient-ils concernés ?
“Je propose que l’on réserve ce projet pour les hôpitaux du pays qui ont plus que 12 lits de soins intensifs (environ les 2/3). Ces hôpitaux devraient investir dans l'infrastructure (monitoring, ...) afin de pouvoir en 15 jours doubler de capacité au niveau des soins intensifs. Cela double notre capacité de 2000 à 4000 lits. Cette proposition va dans le sens d’une communication récente de l'APHP (hôpitaux de Paris) qui expliquait que seulement 10% des cas de soins intensifs COVID sont transportables (90% des patients meurent si on les met dans une ambulance). Il faut donc une stratégie de proximité.”
Pour lui, à côté de cette armée, il faut aussi une réflexion sur le financement?
“Il convient de reconnaître la notion de “intermediate care”. Cela existe quasi partout sauf en Belgique, avec un financement adéquat : ces unités pourraient accueillir des patients qui occupent les soins intensifs (infarctus aigu, stroke neurologique, Pneumonie sous HFO) : cela remplacerait les lits actuels HFO de la phase 2. Cela nous permettrait d’ouvrir une capacité tampon largement plus grande à un coût plus faible que quand tout doit rester ouvert. Par ailleurs, ce serait plus qualitatif que d'utiliser du personnel non diplômé pour jouer les infirmier...la loi actuelle à laquelle aucun hôpital n'adhère, sauf cataclysme .”
Le débat se poursuit sur @MediSphereHebdo et @LeSpecialiste
Oui... mais on est á bout déjà...
— Carine DE POTTER (@PotterCarine) April 2, 2021
Je confirme. Psychologue soutenant mes collègues en USI, ils sont à bout, exténués
— Olivier (@Olivier57106928) April 2, 2021
Et si on s’occupait déjà un petit peu mieux de celles qui sont dans les hôpitaux pour éviter qu’elles aussi ne partent.
— Gaëtan Mestag (@GaetanMestag) April 3, 2021
@drphildevos fallait-il vraiment en arriver là? Vous n'aimiez plus votre métier? On va vous obliger à l'aimer! Vous étiez devenu fleuriste, coach ou commercial? Vous redeviendrez infi, et peut-être même en unité Covid s'il vous plaît! Pas sûr que cela fonctionne, pas sûr, non...
— Adant Laurent (@laurentadant) April 2, 2021
J'ai eu le témoignage de pas mal d'infi reconvertis qui aurait aimé venir donner de l'aide durant les vagues. Ce n'est pas parce qu'on veut changer de métier, qu'automatiquement on ne veut plus occasionnellement aider.
— Philippe Devos (@drphildevos) April 2, 2021
Une mobilisation par une Loi. Soit. Un A.R. se doit d'être précis pour être applicable. Bonne chance pour retrouver ces infi dans une base de données. La plupart des infi hospitaliers n'ont pas de n°INAMI donc non traçables après avoir quitté le métier.
— Adant Laurent (@laurentadant) April 2, 2021
- 1/Ça a le mérite d’être créatif... mais -2/Si des infis ont quitté le métier, c’est pas pour y retourner (ceux qui étaient motivé l’ont fait spontanément) et 3/Si certains infirmiers ne le sont plus, c’est pas forcément plus mal pour les patients
— YannickH (@YannickHansenne) April 3, 2021
Je suis toujours étonné qu'un représentant syndical des MEDECINS se positionne sur notre profession. Je n'ai jamais vu un infirmier interviewé sur la pénurie de médecin généraliste ... Ce type d'intervention alimente une image négative de notre profession. (1/2) https://t.co/YbRVbsdpUe
— Arnaud Bruyneel (@ArnaudBruyneel) April 3, 2021
Derniers commentaires
Marc L'HERMITE
06 avril 2021Malgré les critiques adressées à mon confrère DEVOS, j'estime qu'il y a là une idée à creuser, de mettre en route une réserve mobilisable en cas de pandémie, tant d'infirmiers (ères) que de médecins également. J'avais d'ailleurs aussi évoqué de prévoir au besoin des structures hospitalières réservées aux patients COVID: c'est sans doute encore plus difficile mais les Chinois ont bien, en quelques jours, développé, érigé et fait fonctionner des hôpitaux de campagne. Réfléchir à l'idée de disposer de bâtiments (fixes ou en préfabriqué) dans ce but.
Mobiliser des soignants dans une réserve pourrait se faire sur base semi-volontaire (accord à émettre) plutôt qu'obligatoire et il devrait y avoir une certaine valorisation (par exemple un boni de pension en termes de longueur de carrière ou monétaire), d'une part pour l'acceptation d'être en réserve en cas de besoin et, d'autre part des avantages divers (y compris monétaires) pour toute période rappelée, au prorata.
Donc ne pas y penser seulement lorsque se profilera la 4ème vague (? à l'automne-hiver 2021, grâce au variant sud-africain (ou autre?) dont le vaccin Astra-Zeneca ne protège pas.
Peut-être faudra-t-il envisager une vaccination quasi-obligatoire! Et des rappels ciblant les coronavirus mutants non couverts risquent d'être nécessaires ou utiles. Il paraît en outre qu'en Asie, existe encore un réservoir de (demi-)douzaines d'autres Coronavirus proches à > de 90% du SARS-CoV-2, prêts à prendre la relève dans quelque temps!...
Liliane Van lierde
06 avril 2021Étant ancienne Infirmière pendant mes études dans les années 1964 on nous enseignait que lors d'un pandémie ou une guerre on était appeler par l’état a presté la on nous envoyait comme les militaires . Sa fessait partie de la législation dans se temps la ? Existe t'elle encore ? Sa sera une solution pour des crises comme on vient de vivre ?
Liliane Van lierde
06 avril 2021Tout les Infirmière diplômé on un n° ordre inscrit au ministère de la santé publique , alors ses facile de les trouvé et dans le temps aussi une carte d’identité d'Infirmière par personne en ordre .
Alors il doit y avoir moyen de les trouver ?