Le comité de concertation de vendredi aura pour tâche principale de s'accorder sur l'adaptation des protocoles sanitaires en vigueur dans plusieurs secteurs à l'évolution de l'épidémie, a indiqué jeudi le Premier ministre, Alexander De Croo, devant la Chambre.
Les chiffres de contamination progressent de manière exponentielle et la tension devient de plus en plus forte dans les hôpitaux. Vendredi passé, le comité de concertation a décidé de réduire la bulle sociale, de fermer le secteur de l'Horeca et d'instaurer un couvre-feu. Il a également donné une semaine aux secteurs dont l'activité est réglée par un protocole sanitaire, comme le sport et la culture, po ur adapter celui-ci en coordination avec le commissaire du gouvernement à la lutte contre le coronavirus.
Un nouveau confinement est de plus en plus souvent évoqué. Le Premier ministre n'a toutefois pas cité ce scénario dans ses réponses aux questions des députés. Il faut attendre l'effet des premières mesures, selon lui. "Je pense que nous devons montrer de la constance et ne pas changer sans arrêt de stratégie (...) Soyons confiants dans le fait que les mesures que nous avons prises sont les bonnes", a-t-il dit, estimant qu'il fallait attendre au moins 10 jours avant d'en voir les premiers effets.
Le chef du gouvernement n'a pas caché la gravité de la situation dans l'ensemble du pays, et plus particulièrement à Bruxelles et en Wallonie. Toutes les provinces sont en phase d'alerte à l'exception du Limbourg qui devrait toutefois les rejoindre dans les prochains jours.
"Arrêtons de dire qu'il s'agit d'un problème qui vaut dans une partie du pays et pas dans une autre", a souligné M. De Croo.
L'inquiétude était palpable dans les questions des parlementaires. "On ne fait pas assez et pas assez vite, et le virus va plus vite que nous. Il faut passer à la vitesse supérieure", a exhorté la cheffe de groupe cdH, Catherine Fonck.
La stratégie de test suscite des interrogations. Lundi soir, la conférence interministérielle de la Santé a établi des priorités de dépistage face à l'augmentation des cas, laissant de côté les personnes asymptomatiques, afin de se concentrer sur les patients qui présentent des symptômes, les collectivités et certains groupes-cibles. "On ne ne fait pas moins -on teste toujours beaucoup et on augmente encore- mais on teste d'une autre manière, les priorités ont changé. Si on est en phase d'alerte 4, il faut tester de manière plus ciblée", a fait remarquer M. De Croo.
Le 14 octobre, la Belgique a réalisé pas moins de 72.000 tests. Elle se situe dans le "top européen", selon le Premier ministre. On en est toutefois pas à la capacité de 90.000 tests quotidiens annoncée, a regretté Sophie Rohonyi (DeFI). "C'est encore le règne de l'improvisation", a-t-elle asséné.
Comme d'autres, la députée a appelé à la mise en oeuvre des tests salivaires et antigènes, plus rapides que les PCR actuels. L'ex-ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine (MR), a abondé dans ce sens. Il a plaidé pour l'intégration de l'université de Liège, spécialiste reconnue dans la technologie de dépistage, dans la task-force en charge du testing. Il faudra toutefois encore attendre quelques semaines avant que de tels tests puissent être utilisés dans le cadre fédéral, a répété le ministre de la Santé, Franck Vandenbroucke, le temps de vérifier l'efficacité et la sensibilité de cette méthode et de l'intégrer dans la chaîne de testing.