Le professeur en maladies infectieuses Nathan Clumeck, l'épidémiologiste Marius Gilbert et l'infectiologue Leila Belkhir remettent en cause lundi, dans une carte blanche publiée dans Le Soir, la stratégie belge de gestion de crise du coronavirus. Ils proposent un plan B pour contrer l'escalade de désobéissance: une sorte de label "covid safe" pour pouvoir rouvrir divers endroits, non plus par secteur, mais de façon plus individualisée. Lieu par lieu, presque pièce par pièce, où serait quantifié le risque selon la qualité de la ventilation, la possibilité de porter le masque, la durée d'exposition.
Les experts remettent en cause l'approche de "stop-and-go", secteur par secteur. "La grosse limite du dispositif actuel, c'est qu'à l'intérieur des secteurs, il y a une situation de risque différente. Chez un coiffeur qui prend bien soin de ventiler en ouvrant fenêtres et portes, où tout le monde porte le masque, le risque est plus faible que pour un soin du visage d'une heure, sans masque, dans une cabine fermée. Or aujourd'hui, ces deux activités font partie de la même catégorie", explique Marius Gilbert. Selon lui, "il est temps de sortir de cette logique d'ouverture ou de fermeture aveugle. Lors du premier déconfinement, on n'avait pas le temps de réfléchir autrement. Mais un an plus tard, on a des masques, des tests, des connaissances scientifiques bien plus larges sur les méthodes de transmission du virus."
Dans l'idée d'une sorte de label "covid safe", chaque lieu serait analysé pour ce qu'il est pour pouvoir rouvrir. Les trois experts proposent par ailleurs que les communes soient chargées de conseiller et vérifier le respect dudit label.
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