Au cours du dernier week-end le monde médical et le monde tout court se sont émus devant le suicide d’une consoeur autrichienne qui n’avait plus pu résister aux menaces de mort des anti-vax. L’OMS parle d’infodémie. Elle va organiser très prochainement en téléconférence des séances de formation, notamment en anglais et en français, pour permettre aux acteurs de la santé de mieux faire face au problème.
« On ne pourra jamais considérer cela comme normal » avait alors tweeté Marc Van Ranst, le virologue qui avait été expert dans les comités chargés de conseiller le gouvernement belge au plus fort de la pandémie. Lui aussi avait été menacé de mort par Jürgen Conings, le militaire d’extrême droite qui adhérait à toutes ces thèses aberrantes et nuisibles qui courent sur le web.
L’œuvre diabolique de tous ceux qui sont « contre »
L’OMS parle d’infodémie, désigner l’excès d’information, l’épidémie d’information, avec une dimension dangereuse, celle de fausses informations. Dès 2020, l’organisation mondiale de la santé déclarait que cette épidémie est aussi dangereuse que la COVID elle-même.
Qui lance ces informations erronées ? Un peu tout le monde et pour toutes sortes de raisons : depuis certains états voyous qui veulent en déstabiliser, jusqu’à des groupes extrémistes qui cherchent à faire des adeptes, ou des idéologues qui sont contre ceci ou cela, comme le capitalisme, la médecine dite « officielle » ou l’industrie pharmaceutique. Mais en dénigrant les vaccins ou les traitements, en prônant de faux traitements, en rejetant les mesures contre la contagion, ils font des victimes. Et pasq seulement de manière directe. Il y a tous ceux qui n’osent plus adhérer aux mesures contre le virus … et qui en meurent.
Quelques pistes pour se protéger et protéger les patients
Rien à faire ? Si ! On peut lutter, à différents niveaux. L’OMS utilise son réseau EPI-WIN pour détecter les fake news et demande l’aide des géants de la technologie de filtrer les fausses informations et de promouvoir les informations correctes, ce qu’ils font dans une certaine mesure. Mais il faut reconnaître que tout n’est pas possible. A côté de cela, depuis 2021, l’OMS a mis en route un service d’alerte sur WhatsApp diffuse en différentes langues dont l’anglais et le français, des rapports, de nouvelles informations et des chiffres sur l’épidémie.
Même si elles ne se déclarent pas franchement, il est possible de reconnaître un certain nombre de personnes victimes de la désinformation. Cette personne présente une série de symptômes qui sont, selon l’OMS, la peur, la confusion et la panique, l’excès de partage et le déni du sérieux de l’information. Dans ces cas-là, il faut tenter d’établir le dialogue, ce qui n’est pas toujours facile avec des personnes dans cette situation et s’efforcer de faire passer sans heurts la bonne information. Inutile de dire le rôle capital de la confiance réciproque dans la relation médecin-patient. Et pour s’aider à détecter la fausse information, l’OMS conseille le site COVID-19 Poynter, qui propose notamment une page listant toutes les fake news qui ont été repérées par un staff de reviewers.
Des séminaires pour apprendre à bien expliquer
L’organisme international de santé va organiser très prochainement en téléconférence des séances de formation, notamment en anglais et en français, pour permettre aux acteurs de la santé de mieux faire face au problème. Il s’agit d’expliquer aux participants des techniques narratives efficaces pour communiquer sur les infodémies et leur impact et des manières de contribuer aux pratiques de gestion de ce fléau. C’est ce qu’on appelle le « story telling ». On peut proposer sa candidature pour cette formation. C’est toujours bon à savoir.
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Dieudonné NDAYAKIRE
04 aout 2022L'OMS fait parti du problème dans cette histoire.