"Nous ne disposons pas de données scientifiques probantes et robustes qui affirment qu'il faut donner un 'booster' (une dose de vaccin supplémentaire, NDLR) à l'ensemble de la population", a déclaré mardi le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke. "Mais je n'exclus pas que les données vont évoluer et que nous recevions des avis plaidant pour organiser un booster. Ce n'est pas le cas actuellement", a-t-i affirmé en commission santé de la Chambre.
Cette semaine, les personnes à immunité réduite sont invitées à une vaccination supplémentaire contre le Covid-19 avec un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna), avait annoncé la task forc e vaccination jeudi dernier. Cette troisième dose concerne les personnes de plus de 12 ans, atteintes de troubles immunitaires congénitaux, en dialyse chronique, atteints de maladies inflammatoires prenant des médicaments immunosuppresseurs, les patients traités pour un cancer, les patients ayant subi une greffe de cellules souches ou d'organes et certains séropositifs (VIH).
La question d'administrer une troisième dose à davantage de personnes a été posée mardi par les députés. Selon M. Vandenbroucke, "il est peut-être plus approprié d'organiser la vaccination de la population dans les pays en développement, au lieu d'une troisième dose chez nous. C'est une question de solidarité internationale", a-t-il fait valoir. Le ministre Vooruit s'est référé à un article publié dans la revue scientifique The Lancet. Un groupe d'experts y estime que les avantages potentiels d'une troisième dose du vaccin ne l'emportent pas sur la vaccination dans les pays pauvres.
L'éventuel élargissement de la troisième dose à d'autres personnes devrait toutefois faire l'objet d'un avis du Conseil Supérieur de la Santé (CSS). Celui-ci devrait être rendu jeudi à la task force vaccination. "Mais pour le moment, nos efforts se concentrent sur la première vaccination et sur les personnes immunodéprimées", a conclu le ministre.
Lors du comité de concertation du 20 août dernier, Frank Vandenbroucke avait été mandaté pour étudier la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour le personnel soignant. "Un groupe de travail est en train de se pencher sur tous les problèmes législatifs", a-t-il indiqué.
Frank Vandenbroucke est également revenu sur le Covid safe Ticket (CST). La semaine dernière, le comité de concertation a validé la possibilité offerte aux entités fédérées d'imposer son utilisation dans des lieux définis. Les différents parlements, dont la Chambre, doivent encore se prononcer sur les amendements à la législation actuelle. Pour le ministre, "le ticket est un instrument qui permet une liberté en toute sécurité. Et le recours au CST pour les adultes et, le cas échéant à partir de 12 ans, devient de plus en plus nécessaire, du fait que la circulation du virus se contrôle difficilement chez les enfants. Une évaluation (de la règle de quarantaine) est prévue en octobre, mais il serait utile de l'anticiper". Selon M. Vandenbroucke, les mesures de quarantaine pour les enfants scolarisés "mériteraient d'être assouplies", en regard de l'usage du CST.
Enfin, dès la semaine prochaine, certaines institutions de soins en Flandre publieront la couverture vaccinale de leur personnel dans le cadre d'un projet mené par le Vlaams Instituut voor Kwaliteit van Zorg (VIKZ). Début juillet, Frank Vandenbroucke avait proposé de rendre public le taux de vaccination par établissement de soin. L'Aviq en Wallonie et la Cocom à Bruxelles travaillent également à une telle publication.
"Pour ce qui concerne les personnes âgées, j'entends une réticence de votre part, un manque d'enthousiasme. Or, je pense que c'est essentiel", a répliqué Sophie Rohonyi (DéFI). "On sait que l'efficacité des vaccins diminue au fil du temps. On ne devrait pas choisir entre la protection des personnes âgées et le devoir de solidarité envers les pays les plus pauvres."
"Une troisième dose de vaccin pour l'ensemble de la population ne se justifie pas aujourd'hui", a réagi la députée cdH Catherine Fonck. "Mais la question se pose clairement pour les personnes âgées d'autant que l'immunosénescence est connue et que la plupart ont été vaccinées depuis plus de 6 mois. On a 2,5 millions de doses en Belgique en stock pour le moment."
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