Plus de 471.000 personnes sont actuellement indisponibles pour cause de maladie depuis plus d'un an. Depuis 2004, leur nombre a augmenté de près de 5% par an, selon un rapport publié par la Mutualité chrétienne (MC) mercredi.
L'étude menée par la MC montre que pas moins de 56 % des personnes en incapacité de travail estiment que leur travail est (en partie) responsable de leur arrêt de travail. C'est particulièrement le cas pour les personnes confrontées à un burn-out (90 %) ou à une maladie mentale (69 %).
Les personnes concernées citent principalement la charge de travail élevée et les mauvaises relations avec leur responsable comme raisons de leur absence. Les personnes souffrant de maladies du système ostéoarticulaire et des tissus conjonctifs (par exemple, mal de dos) pointent aussi souvent du doigt leur travail (64 %), bien que, dans leur cas, la cause réside plus souvent dans la charge physique, selon la MC.
Celles et ceux qui souhaitent reprendre le travail rencontrent encore des obstacles. Dans 40% des cas, ceux qui ont demandé des aménagements de leur travail n'ont pas pu les obtenir. Parmi les employés qui ne se sentent plus en capacité de prester autant à leur retour au travail, un sur cinq ne ressent aucune compréhension sur son lieu de travail, selon la mutualité.
La MC a également interrogé les salariés plus âgés - entre 55 et 64 ans - sur les difficultés qu'ils rencontrent en fin de carrière. Certains obstacles se situent au niveau personnel. Les participants à l'étude indiquent qu'ils se fatiguent plus vite, récupèrent plus difficilement, éprouvent davantage de douleurs physiques, mais font également face à des difficultés financières en raison d'emprunts à rembourser ou d'enfants qui étudient encore, selon l'organisme.
"Nous mettons une pression maximale sur les gens pour qu'ils travaillent le plus longtemps possible et qu'ils reprennent le travail le plus tôt possible s'ils tombent malades. Si nous ne sommes pas prêts à débattre sur la façon dont nous assurons le bien-être au travail et la conciliation vies privée et professionnelle, le nombre de malades de longue durée ne fera qu'augmenter. Il faut miser beaucoup plus sur la prévention", souligne la vice-présidente de la Mutualité chrétienne, Elisabeth Degryse.
L'enquête a été dévoilée en présence, entre autres, de la ministre wallonne de la Santé Christie Morreale.
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